Viens
Viens chez moi, l'ami, ne pleure donc plus,
J'ai de fins beignets sucrés de tendresse,
Un grand feu de bois, de mots qui caressent,
Quelques plats d'amour, du cour les bons crus
Et toute la place, au chaud, pour entendre.
Pose vite là tes plus gros émois,
Laisse les comment et puis les pourquoi
Savoureusement se faire comprendre.
Laisse reparler en toi celui-là
Qui devait savoir bien avant les rêves.
Laisse-le s'épandre en subtiles sèves
Qui font les printemps, et tu renaîtras :
Couleront, nectars, les douces réponses
Rallumant les feux de ton four secret.
L'esprit succulent y cuira ses mets
Et en gavera l'aube qui s'annonce...
Le passé fondra, et sa lourde nuit,
Sous le saupoudré du verbe suave,
Et toi tu fondras tes chaînes d'esclaves
En nouveau soleil que le tyran fuit !
L'âme dorera, sera bientôt prête,
Sa pâte prendra l'exquise couleur
De ce qui est pur, libre de la peur,
Tu seras bientôt un gâteau de fête